La membre du gouvernement en charge de l’enseignement, Isabelle Champmoreau, et le Vice-recteur, Erick Roser, ont réuni vendredi 12 mars les organisations syndicales représentatives du système éducatif calédonien.
Nous sortons frustrés de cette rencontre.
Ce que nous espérions comme une réunion de travail a davantage ressemblé à une conférence de presse.
Chacun peut retrouver sur les sites institutionnels les informations qui nous ont été données lors de cette rencontre.
Une seule information était réellement nouvelle, et elle est étrangement encore absente de ces sites institutionnels à l’heure où nous publions cet article : Il s’agit de la mise en œuvre d’un dispositif de vaccination spécifique pour les enseignants... de la Province Sud. Ils seront a priori contactés en début de semaine prochaine sur les adresses e-mails académiques, afin de se voir proposer une vaccination dont la première injection pourrait se faire avant la fin de la semaine.
Cette mesure, dans sa réalisation, illustre le fonctionnement actuel des autorités du système éducatif.
En effet, cette mesure spécifique de vaccination du corps enseignant a été prise par la Province Sud.
Les services du Vice-rectorat se sont ensuite raccrochés au dispositif, et lorsque le SNES-NC a exprimé son inquiétude de voir les collègues enseignant en Province Nord et en Province des Iles écartés du protocole, la gêne était palpable.
La membre du gouvernement et le Vice-recteur arguent que le lien avec les dirigeants politiques du Nord et des Iles est compliqué, voire absent.
Nous savons ces difficultés.
Mais il est de notre responsabilité à tous d’avoir un fonctionnement égalitaire, et de prendre garde à appréhender tous les enseignants, dans leurs devoirs, mais aussi dans leurs droits, quelle que soit la partie du territoire où ils exercent.
Le SNES-NC a ensuite essayé d’initier une discussion sur les modalités de la reprise, qu’on nous fait maintenant pressentir avant les vacances d’avril.
Mais il nous a été répondu "qu’il était trop tôt"...
Pour le SNES-NC, si l’on veut éviter les erreurs et "ratés" de la reprise 2020, c’est dès maintenant qu’il faut se mettre autour de la table.
Nous espérions également un débat sur les modalités de la continuité pédagogique, où certaines dérives (peu nombreuses, heureusement) nous inquiètent : numéros de téléphone personnels des enseignants donnés aux familles, refus de reconnaitre le droit de retrait pour la journée du 8 mars, ...
Hélas, le temps des représentants institutionnels était visiblement compté, et ces sujets n’ont pas été abordés.
Le rôle d’un syndicat ne peut se limiter à relayer les informations officielles.
Les médias sont, entre autres, là pour cela.
Notre rôle, en tant que syndicat enseignant, est d’abord d’analyser ces informations et ces mesures à l’aune de nos valeurs.
Il est ensuite de porter la voix des enseignants, d’être force de propositions et d’informations auxquelles les autorités, loin du terrain, n’ont pas forcément accès.
Force est de constater que ce n’est pas le mode opératoire qui nous est proposé.
Les enseignants, comme d’ailleurs les parents d’élèves, ne font pas partie des acteurs intégrés au dispositif de pilotage éducatif de la crise sanitaire.
Nous le regrettons, mais nous continuerons à nous battre pour le droit de tous les enseignants et l’intérêt de tous les élèves de Nouvelle-Calédonie, quelle que soit leur province de résidence...